La vie de Cézanne. Pocket
Hachette 1956. Pocket, 507 sidor, 240 gram. Gott/Hyfsat skick, bucklig. På franska. Jcequejelis Jcequejelis12 août 2013
Après six mois de séjour en Provence, Cézanne est de nouveau à Paris au début de 1865.
Cette fois, quittant la rive gauche, il va se loger sur les confins du Marais, au numéro 22 de la rue Beautreillis, dans un vieil hôtel du XVIIe siècle, l'hôtel de Charny. (...)
Lui a-t-on dit que, voilà six ou sept ans, Baudelaire habita cette maison ? Baudelaire, à qui la pudibonderie contemporaine a fait (en 1857) un absurde procès de moralité, compte parmi les poètes préférés de Cézanne, qui lit dans le texte Virgile et Lucrèce : servi par son extraordinaire mémoire (bien qu'il ne les ait jamais visités, il sait tout ce que contiennent les différents musées d'Europe), il pourrait réciter sans défaillance l'entier recueil des Fleurs du Mal.
Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,
Produits avariés, nés d'un siècle vaurien,
Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,
Qui sauront satisfaire un c?ur comme le mien.
Je laisse à Gavarni, poète des chloroses,
Son troupeau gazouillant de beautés d'hôpital,
Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses
Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal.
Ce qu'il faut à ce c?ur profond comme un abîme,
C'est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime,
Rêve d'Eschyle éclos au climat des autans;
Ou bien toi, grande Nuit, fille de Michel-Ange,
Qui tors paisiblement dans une pose étrange
Tes appas façonnés aux bouches des Titans!
Note : D'après un exemplaire des Fleurs du Mal que Cézanne avait annoté et dont il fit présent à Léo Larguier, ses pièces préférées éraient : Les Phares, L'Idéal (ci-dessus), Sed non satiala, Une Charogne, Les Chats, Le Mort joyeux, Le Goût du néant.
975 - [Le Livre de poche n° 487-488, p. 140]
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Jcequejelis Jcequejelis06 août 2013
En cette année 1859, son père s'offre une fantaisie. Pour la bagatelle de quatre-vingt mille francs, il achète, à un kilomètre d'Aix, sur la route de Roquefavour, l'ancienne maison de campagne du gouverneur de Provence... (...) Aix n'apprend pas sans dépit, cette acquisition. On y voit un étalage de parvenu. Pourtant, aussi content qu'il soit lui-même, Louis-Auguste, pas plus que son fils, n'éprouve de penchant pour la vanité. Son ascendance paysanne parle en lui fortement. Comme les paysans, il n'a d'attirance que pour les réalités, que dédain pour le paraître, cette puérile niaiserie. Nullement tenté de publier ses victoires, il les cacherait plutôt; ses satisfactions restent tout intérieures, d'un orgueil d'autant plus vif que l'insolence s'en veut plus discrète : être et ne paraitre pas, être et berner son monde, quelle jouissance!
953 - [Le Livre de poche n° 487-488, p. 70-71]
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Jcequejelis Jcequejelis11 août 2013
Voici longtemps déjà (que Zola) a quitté le bouge de la rue Soufflot. Depuis lors, il a c